L’importance du toucher

Avez-vous conscience de l’importance du toucher ? Nous sommes une majorité à avoir grandi et à vivre – encore aujourd’hui – en carence de contacts physiques. Ce manque a un impact considérable sur notre bien-être physique et mental et peut malheureusement causer de gros dégâts. Toucher et être touchée en retour, voilà l’une des bases qui peut nous permettre de vivre bienheureux au quotidien.

« Le toucher est un moyen de communication naturel, essentiel, présent dans toutes les civilisations pour établir des relations entre êtres humains. Il symbolise la fraternité et l’entente. » – Jean-Louis Abrassart

Communiquer par le geste

En premier lieu, le toucher est une façon de communiquer inconsciente. Nous avons naturellement envie d’étreindre une personne proche quand nous souhaitons lui manifester de l’amour ou du soutien. Quand nous avons cet instinct de consoler l’autre. Toucher, c’est faire sentir qu’on est là, présente et attentive.

Quand nous touchons, nous ne sommes pas obligées de parler. Nous sommes en lien autrement : avec le regard, avec les mains. En peau à peau. Poser une main sur l’épaule, donner l’avant-bras pour appui, placer une caresse dans les cheveux… Autant de gestes dont l’impact est plus important qu’une conversation. Autant de gestes que nous réclamons secrètement, avides et privées de ce besoin naturel.

Créer l’échange : je suis touchée et je te touche

Quand nous touchons l’autre, en dehors du fait que nous entrons en relation, nous invitons un échange. Je suis touchée et je touche, je touche et je suis touchée.

Au cœur de notre civilisation européenne, l’acte de toucher est souvent malvenu. Nous ne nous laissons pas approcher facilement, le contact d’une main “étrangère” sur soi peut rapidement nous effrayer. Ainsi, nous sommes distants les uns des autres, car se laisser approcher physiquement, c’est accepter d’être vulnérable et vraie.

Un contact nous touche souvent en plein cœur. Il ouvre la porte des larmes. Comme nous l’avons évoqué avec la mémoire du corps, celui-ci est en lien direct avec notre sphère émotionnelle, nos souvenirs, nos désirs et nos manques.

Nous sommes naturellement des êtres tactiles, c’est un besoin primaire et fondamental pour l’être humain que d’être en contact physique avec ses semblables. Bien sûr, cela peut être sensuel, mais l’intention du toucher bienveillant n’est pas une manière de régler nos frustrations sexuelles. Malheureusement, c’est souvent de cette manière qu’il transparaît en Europe, où nous n’avons l’autorisation de toucher que dans le cadre d’une relation intime.

Le toucher : notre premier sens opérationnel

Le toucher est la première capacité sensorielle qui apparaît chez l’enfant, avant même sa naissance. Lorsque nous naissons, nos autres sens en sont à leurs balbutiements. C’est par le toucher que nous avons notre premier contact avec le monde extérieur. Un contact qui prend racine sur toute la surface de notre corps…

In utero, nous sommes en contact permanent avec le corps qui nous porte. Dès lors que nous bougeons, que nous donnons des coups, nous touchons et sommes touchés. C’est une sensation qui rassure. Elle est garante de notre sécurité. Nous nous sommes développées en ne connaissant qu’elle.

A travers de nombreuses recherches, les scientifiques en ont découvert la fondamentalité. En effet, les nourrissons qui n’ont aucun contact tactile avec d’autres êtres humains ont tendance à déprimer, voire à se laisser glisser vers la mort.
Parallèlement, les petits prématurés qui sont régulièrement massés, gagnent jusqu’à 40% de masse corporelle, en comparaison à ceux qui ont été peu stimulés.

L’émergence du toucher thérapeutique

C’est ainsi que sont apparues des méthodes de soin alternatives, principalement portées par les sages-femmes et infirmières pour soulager les patients. En première ligne face à nos souffrances, ces femmes et ces hommes ont développé un art du toucher bienveillant. On l’appelle le toucher thérapeutique.

Cette technique consiste à apposer les mains sur ou autour du corps du patient, à environ 10 cm. Bien sûr, c’est une technique controversée, elle impose de “croire” en un champ énergétique entourant notre enveloppe corporelle. Pourtant, cela soulage les patients.

Il a été étudié qu’une main serrant celle d’une personne recevant un traitement douloureux calmait l’intensité de sa souffrance. Ainsi, c’est jusqu’à 30% de la peine qui disparaît.

Le toucher qui libère l’ocytocine

Lorsque nous entrons en contact physique avec quelqu’un, notre cerveau réagit. Nous libérons de l’ocytocine, la fameuse hormone du bonheur. Et plus nous touchons et sommes touchées, plus nous souhaitons instaurer cela dans notre quotidien.

L’ocytocine favorise les interactions sociales et la communication entre les membres d’une même espèce. Elle inhibe les sensations et émotions “négatives”.
Cela permet de calmer les tensions, de favoriser le sommeil, d’être rassurée ou de se recentrer. De mieux s’ancrer. L’ocytocine, c’est aussi l’hormone de la confiance et du lien.

Le toucher peut être puissant. Comme toute technique, il s’apprend. On peut toucher pour soulager des personnes qui souffrent, des personnes en fin de vie, mais aussi nos proches en santé qui ont simplement besoin d’une présence et d’une écoute.

Mon expérience personnelle

Pendant des années, j’ai eu besoin de toucher les autres. Mine de rien, comme ça : une tape dans le dos, une pression sur le bras, un déséquilibre qui fait basculer vers l’autre… Puis j’ai choisi de pratiquer la danse contact longtemps, pour me rassasier de ce manque induit pendant l’enfance.

Lorsque j’ai subi une opération douloureuse suite à la rupture des deux tendons de mon épaule droite, j’ai beaucoup pleuré. Je souffrais et j’ai été très mal accueillie au centre de rééducation qu’on m’avait conseillé.
Alors, je me suis tounrée vers la pratique du Body Mind Centering. Je vénerais la praticienne qui s’occupait de moi. Quand elle posait ses mains sur mon corps endolori, c’était comme de l’eau qui nettoyait les plaies… La pression s’évaporait et me permettait de souffler un peu. Je ne l’oublierai jamais. Jamais. Je n’ai jamais autant apprécié qu’on me touche avec une intention simple, bienveillante, pleine de compassion.

J’ai ensuite appris à toucher consciemment, grâce à ma formation en Body-Mind Centering. Pendant cinq ans, nous avons découvert par le toucher le corps dans son ensemble.
Toucher chacun des systèmes corporels, des cellules jusqu’à la peau, de la surface aux profondeurs. Entrer en relation consciente avec notre intériorité. Plonger dans les mystères du corps. Explorer cet univers si étonnant, si inconnu, si surprenant.

Toucher le corps, c’est aller à la rencontre d’un trésor

Le toucher fait partie de nos cinq sens et a un rôle déterminant pour notre survie. Dans nos sensations de marche, pour ressentir la chaleur ou le froid, l’exploration ou la découverte de notre environnement… Il permet un accueil, une écoute, un apaisement et du réconfort. C’est aussi indispensable que manger et dormir. Le toucher a un poids affectif inestimable… Je vous invite à l’expérimenter et à vous ouvrir à cette expérience chaque jour. Vous en reviendrez changée.

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