L’empreinte du vécu

Je parle du corps depuis cinq ans après l’avoir vécu, éprouvé, transformé, forcé et aimé pendant toutes ces années. Comme vous, j’ai vécu des traumatismes, des difficultés à accepter mon corps tel qu’il est. 


Nos expériences vécues dans ce corps et véhiculées par lui s’inscrivent dans nos chairs et nous marquent à vie.

J’ai envie aujourd’hui de vous partager ici quelques réflexions, quelques cicatrices-souvenirs puisées parmi les myriades de transformations de ce corps ainsi que l’évolution de mon regard sur lui et notre relation.

L’enfance

Lorsque j’étais enfant, j’étais rachitique : sur la plage une personne l’avait fait remarquer à ma mère narrant que je n’avais que “la peau sur les os”. De mémoire, je mangeais normalement, mais ça ne m’intéressait pas plus que ça, et j’avais souvent des crises de foie. Je sais aujourd’hui que le foie est lié à la colère. Une émotion forte liée probablement à mon interprétation de ma mise en pension chez ma grand-mère. Par ailleurs, j’étais très souple (je mettais mon pied derrière la tête) et j’aimais déjà la danse, l’appel du mouvement, de la liberté.

Faisant partie d’une famille très sportive, j’ ai ainsi pu développer mon corps, dans la nature, à travers le ski, l’escalade, et à travers pour moi l’expression ultime, le défouloir infini de mes émotions débordantes d’enfant : la danse.

La Transformation

Adolescente j’étais passionnée de danse et ai fait des kilomètres pour aller suivre des stages, voir des spectacles, puis finalement en créer moi-même…la danse m’a énormément apporté : la fluidité, la liberté, la beauté du geste, le plaisir, le fait de me sentir vivante et de pouvoir m’exprimer sans les mots.

J’ai ainsi remplacé ma prof de danse, puis décidé d’ouvrir ma propre école qui s’appelait Takadanser (nom inspiré de la vallée Takamaka où j’avais été sur l’île de la Réunion) j’avais alors 19 ans.

L’intégration

Suite à une licence universitaire de danse, j’ai obtenu le diplôme d‘Etat de prof de danse par équivalence. J’ai poursuivi une longue carrière à la fois de danseuse et de chorégraphe pendant plusieurs décennies. J’ai eu une relation ambivalente avec mon corps durant cette période : en tant que danseuse, je ne l’ai pas toujours bien traité, voulant faire de lui ce que je voulais, sans forcément l’écouter.

Les traumas

Je ne me suis pas fait que du bien : des entorses, des problèmes de genou, de dos, puis d’épaules lorsque j’étais plus âgée…

La rupture de deux tendons de mon épaule droite, m’a forcé à revenir à lui, à le prendre davantage en compte. 

Je n’ai jamais eu de problème de poids jusqu’à mes 39 ans, suite à mon accouchement de mon dernier enfant pour lequel la grossesse et l’accouchement ont été compliqués.

J’ai eu 3 enfants, les ai allaités, je savais à quel point il était important de les laisser au maximum au sol, en tant que danseuse. J’ai accouché de mon 2em à la maison, après ne pas avoir pu faire celui de ma fille dans l’eau (j’étais allée exprès dans une clinique spécialisée à Vénissieux)… 

Côté relationnel je pense que j’ai longtemps plané à cette période, j’ai été très légère, nostalgique de l’union parfaite, mais pas très ancrée…

La ménopause à l’âge de 54 ans a été une autre étape pas facile à accepter, mais je n’ai quasiment pas eu de bouffées de chaleur. Je me suis faite accompagner par un acupuncteur.

J’ai par contre des impatiences dans les jambes depuis ma dernière grossesse qui ne se sont jamais arrêtées, l’été notamment. 

Après avoir arrêté le sport pour plusieurs raisons (blessures, flemme, autres priorités), je m’y suis remise et c’est devenu important pour moi d’en faire régulièrement : marche – natation – ski – yoga – vélo.

Le recul

Je me suis finalement foutu la paix en vieillissant, je suis moins violente avec mon corps que j’ai beaucoup discipliné pour danser le plus possible.

Je suis aujourd’hui beaucoup plus à l’écoute de mon corps, qui est un trésor. Je suis beaucoup plus attentive à ce que je mange, prépare ma vieillesse dont je n’ai eu cure pendant des années.

La soif de nouveaux horizons m’a poussé à suivre la formation américaine en Body Mind Centering® pour devenir praticienne puis formatrice, en cinq ans, et j’ai énormément appris sur le corps, sur son équilibre avec l’esprit.

Ayant perdu ma maman en 2013, j’ai réalisé brutalement à quel point on s’éloigne facilement au cours d’une carrière, même artistique, d’un élément simple et tellement essentiel : la préciosité de la vie.

C’est pourquoi je partage aujourd’hui comment prendre soin de soi et améliorer sa relation corps-esprit, pour soi-même bien-sûr, mais par extension pour tous ceux qui gravitent autour de soi. Combien d’années de souffrance sont nécessaires pour finalement toucher le graal de l’acceptation de soi ? La réponse est aucune !

Nous pouvons dès aujourd’hui entamer les douces pérégrinations, pour que corps et esprit se tiennent par la main, en paix, tout au long du chemin…

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