Comme nous l’avons vu, la proprioception résume notre capacité inconsciente à percevoir la position exacte de notre corps dans l’espace, même dans l’obscurité totale. Ainsi, elle peut se comparer à un système de guidage, qu’il est intéressant d’explorer.

La proprioception au coeur de notre développement

In utero, l’activation des différents récepteurs proprioceptifs est assurée par nos mouvements foetaux et ceux de notre mère, des pressions qui s’exercent sur le ventre maternel et des contractions de l’utérus.

Après la naissance, nous sommes soumises aux flux de la gravité terrestre. Nos récepteurs proprioceptifs reçoivent alors une grande quantité d’informations sur les tensions et pressions que subit notre corps, en réaction à la pesanteur, lors de chacun de nos mouvements.

C’est pourquoi nous utilisons nos ressources toniques et posturales pour composer avec les flux de la gravité terrestre. Pour arriver à représenter en temps réel la position de notre corps en trois dimensions comme un GPS pourrait le faire, notre proprioception a recours à un système de référence : c’est le schéma corporel.

Proprioception mouvement interne

Notre schéma corporel

Notre schéma corporel, c’est la représentation mentale que nous avons de notre corps. Il se construit progressivement pendant notre enfance. À notre naissance, nous ne sommes conscientes ni du monde qui nous entoure, ni de notre corps propre, ni de la séparation entre les deux.

Nous prenons peu à peu conscience de notre corps et de la place qu’il occupe dans l’espace grâce aux expériences que vit ce dernier. L’acquisition du schéma corporel nous permet d’établir les limites de notre corps. Il nous permet de ressentir ce qu’on appelle la « globalité corporelle ».

Enfant, nous prenons conscience de notre singularité et de notre unicité. Notre conscience de la globalité corporelle n’est considérée comme pleinement atteinte qu’après l’âge de 6 ans.

Ce schéma corporel est ce qui nous permet de marcher sans avoir à contrôler nos mouvements par notre regard. Avec de l’entraînement, il nous permet d’effectuer de nombreuses prouesses, qu’il s’agisse de danse, de sport, ou de toute autre activité impliquant un sens précis du mouvement.

Le gène de la proprioception

La proprioception est une faculté encore assez peu étudiée par la science. Elle s’est cependant retrouvée au cœur des recherches du NCCIH (National Center for Complementary and Integrative Health). Les chercheurs ont étudié le génome de certaines personnes. Ils ont isolé une mutation importante du gène PIEZO2, associé au sens du toucher et à la capacité de réaliser des mouvements coordonnés.

Ces expériences ont ainsi permis de mettre au point une signature génétique de la proprioception. Une piste qui demande à être suivie, avec davantage de patients notamment. Cette étude a permis de dévoiler la capacité de notre cerveau à percevoir la place de notre corps dans l’espace. Cette capacité serait largement modulée par l’expression de ce fameux gène. Affaire à suivre…

Notre proprioception est au cœur de notre corps, dès notre développement in utero. Elle nous permet de vaquer à nos différentes occupations et loisirs. Lorsque notre GPS interne est défaillant, nous éprouvons des difficultés dans notre vie de tous les jours.

Cela expliquerait pourquoi certaines d’entre nous sont parfois plus maladroites que d’autres… Et vous, avez-vous la sensation que votre proprioception vous fait défaut?