La slowlife : le bonheur dans la lenteur et la simplicité

Slowlife, ode à la lenteur

La slowlife, c’est l’art de ralentir et de prendre son temps. Depuis les années 80, nous faisons face à une accélération exponentielle du temps. Tout va de plus en plus vite, chaque minute doit être optimisée pour garantir une productivité idéale. Et cela s’intensifie encore, malgré le stress, l’anxiété et le mal-être qui en découle.

Ralentir, les bienfaits de la lenteur au quotidien

Le mouvement slow nous invite à distiller des moments suspendus dans notre quotidien. Des plages durant lesquelles le temps qui passe ne rime pas avec “perte” ou “manque”. Nous prenons notre temps pour effectuer chaque geste. C’est-à-dire le temps qu’il faut, celui qui nous permettra de vivre sereinement.

Aux vues de l’évolution du monde et de ses technologies, être capable de faire plusieurs choses en même temps est devenu la norme. Un indispensable pour pouvoir tout caser dans notre journée de travail, et souvent aussi dans notre vie privée.

Mais être multitâche génère de l’insatisfaction. Tout ce que nous faisons est superflu, parasité, parfois mal exécuté. Ainsi, le sentiment de “passer à côté” de notre vie et des actions qui la composent s’installe insidieusement.

Ralentir nous permet de rediriger notre attention sur nos priorités. De cette façon, nous pouvons choisir de donner du temps à ce qui compte vraiment pour nous : nos valeurs, le développement de notre créativité, ce qui fait le sel de notre vie et de notre personnalité.

Être slow, c’est apprendre à vivre l’instant présent

Combien de fois avons-nous l’impression de ne pas accorder assez de temps aux personnes qui nous sont chères ? Lorsque nous sommes avec elles, nous sommes aussi happées par toutes les tâches que nous projetons d’effectuer dans un avenir plus ou moins lointain…

Être slow, c’est mettre toute cette charge mentale de côté, et donner une qualité de présence à l’instant présent. “Là, tout de suite, je suis avec mes enfants qui me parlent. Je choisis de leur donner toute mon attention et d’écouter vraiment ce qu’ils ont à me dire.”

C’est s’autoriser à respirer un grand coup. Quand nous adoptons le mouvement slow, nous ne vivons plus en apnée. Nous développons une qualité d’être qui nous permet d’apprécier chaque instant. Nous pouvons observer ce qui se passe, entendre les leçons subtiles qui se cachent alentour.

En accordant de l’attention à ce qui se passe ici et maintenant, nous sommes à nouveau capable de prendre du recul. Enfin, nous ne réagissons plus : nous agissons en conscience pour accorder du temps à ce qui est essentiel pour nous.

Le bonheur se trouve dans les choses simples

Il arrive que les vacances que nous avons passées dans le petit village d’à côté, faute de mieux, nous laissent un souvenir plus impérissable qu’un séjour à l’autre bout du monde… Bien sûr. Car dans le premier cas, il n’y avait aucune pression : rien à faire, rien à accomplir, hormis profiter des jours qui coulent lentement.

Laisser le vide et le simple emplir nos journées, c’est autoriser la magie de l’ordinaire. Les plaisirs simples nous permettent de vivre des moments de qualité avec nos proches et de s’ouvrir à soi-même.

Nous remplissons notre vie à 100%. Mais sommes-nous à 100% vivantes ? Notre aspiration profonde est-elle vraiment de vivre entourée des dernières technologies en vogue, d’avoir fait le tour du monde, et d’avoir vécu toutes les expériences possibles ?

Départissons-nous de cette fausse idée, qu’une vie simple est une vie pauvre et ratée. Un ermite aura probablement vécu intensément cette simplicité d’être, pendant que nous aurons passé des années à nous sentir débordées.

La slowlife permet l’éveil des sens

“Si je ralentis, je me mets à l’écoute de mon corps.” Oui, grâce à la lenteur, nous ne sommes plus sur-stimulées. Notre cerveau n’a plus besoin de trier toutes les informations qu’il reçoit des sens surexcités. Nous pouvons enfin nous intéresser à ce qui se passe vraiment.

D’un coup, les textures qui glissent sous la pulpe de nos doigts deviennent exquises. Les sons subtils que délivre notre environnement viennent chatouiller nos oreilles. Les saveurs emplissent notre palais et les jeux de lumière illuminent l’atmosphère.

Dans cette présence que nous déployons, notre curiosité et notre imagination vont émerger et prendre de plus en plus de place à l’intérieur. Notre captation des informations va devenir de plus en plus précise et les idées lumineuses vont surgir par elles-mêmes.

“Les sens indiquent le sens pour trouver notre essence.” Voilà ce qui se passe quand nous activons le mode slowlife. Nous retrouvons le sens. Et nous nous rapprochons de qui nous sommes vraiment.

Slowlife, ralentir et aller dans la nature

Atteindre la connaissance de soi grâce au slow

Nous l’avons déjà évoqué : faire silence et se retirer du monde donne plus d’espace à notre intuition. Plus nous faisons le vide, plus nous épurons, plus notre feu intérieur va se déployer et habiter l’espace ainsi libéré.

Les messages de notre voix intérieure deviennent audibles, puissants. Tout comme ceux que notre corps nous envoie pour nous alerter et nous faire travailler. Cela induit nécessairement une meilleure connaissance de soi.

Il n’y a pas de secret : plus nous cédons la place à l’écoute et à l’observation bienveillante, mieux nous nous portons. Pour y accéder, il faut du temps. Les principes de productivité n’ont pas de prise sur le corps et l’esprit. S’apprendre, c’est un long chemin qui demande de lâcher-prise.

La première étape pour entrer dans la slowlife, c’est prendre du temps pour soi. Ralentir le rythme pour découvrir quel est notre rythme biologique propre et nous y adapter. Nous sommes les maîtres de notre temps. Arrêtons de dire que nous n’avons pas le temps. C’est faux. Nous n’avons simplement pas pris le temps.

Prendre le temps de faire les choses soi-même

Quand nous adoptons le rythme de vie slowlife, nous apprenons à faire les choses de nos propres mains. Cela commence souvent par la cuisine. C’est un délice de se préparer un bon repas, n’est-ce pas ? Le délice ne réside pas seulement dans l’instant de la dégustation, mais aussi dans celui de la création et de la préparation du repas.

Nous avons l’habitude d’acheter les choses pour nous en servir directement. Il est rare que nous prenions le temps d’entrer en contact avec un objet, d’imaginer son histoire, d’observer ses contours. Nous attendons majoritairement de lui qu’il améliore notre productivité.

Faire soi-même permet d’appréhender la matière sous un autre jour. Un nouveau monde s’ouvre à nous : celui de l’idée et de la création. Mais aussi la notion de la richesse de chaque chose. Combien de temps et d’énergie faut-il pour donner vie à quelque chose ?

Passer du temps en nature pour être en paix

Finalement, la slowlife c’est adopter le rythme de la nature. Un rythme qui nous habite au plus profond, dans chaque cellule de notre corps. Ce rythme, nous le connaissons et le reconnaissons intrinsèquement.

Passer du temps en nature est un excellent moyen de s’en approcher. Cela permet aussi de connaître la paix. Nous l’expérimentons toutes, n’est-ce pas ? En forêt, nous sommes capables de vivre des moments “hors du temps” durant lesquels tout devient doux et évident.

Être slow, c’est respecter le vivant. Cela induit un certain nombre de valeurs et beaucoup de lâcher-prise. Et si nous commençions par arrêter d’exiger d’être livrées en 24h chrono ? Et si nous laissions le temps aux choses et aux évènements d’arriver jusqu’à nous ?

À méditer…

2 réponses

  1. Merci pour ton message qui me parle profondément. Je réalise en le lisant que même quand je me mets en mode lent c’est difficile de ne pas le faire rimer avec efficacité : retrouver le contact avec moi même par exemple. Slow et sans enjeu… je rêve de réconcilier les 2!

    1. Oui, c’est difficile car nous l’avons tellement intégré depuis que nous sommes toutes petites…
      Il est rare de réussir à s’octroyer du temps pour “ne rien faire” sans ensuite culpabiliser derrière.
      C’est un réel apprentissage. Un changement de point de vue à opérer pour savourer à leur juste mesure les moments de rien dont nous avons tant besoin.

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